UN ROMAN ANGLAIS - Stéphanie Hochet

L'histoire se déroule en Angleterre, au sein d'une famille bourgeoise venue se réfugier dans son cottage de campagne pour "échapper" la guerre qui fait rage dans tout le pays. Edward, horloger à Londres et son épouse Anna, traductrice, se lancent dans la recherche d'une garde pour Jack, leur fils de deux ans. George, qui répond à l'annonce, semble détenir toutes les qualités requises pour ce poste bien qu'il s'agisse d'un homme, à la grande surprise d'Anna qui influencée par ses connaissances littéraires, n'avait pas envisagé cette possibilité. George, calme patient et attentionné va très vite gagner la confiance du petit Jack, attendrir sa mère et exclure petit à petit son père... Sans brutalité et tout en douceur, son arrivé au sein du foyer va soulever des questions chez chacun des protagonistes et mettre en péril l'ordre établi et le calme de ce petit foyer.

Anna, qui se situe au centre de cette histoire, nous livre ses pensées les plus secrètes. J'ai beaucoup aimé assister à son évolution, provoquée par l'arrivée de George, notamment vis-à-vis de son mari. Au fil des pages, l'auteur nous invite également à assister au changement de regard qu'elle porte sur elle-même en tant que femme et non plus uniquement en tant qu'épouse et mère mais aussi sur sa relation conjugale et la compréhension au sein du couple. Autant de questions intemporelles auxquelles chaque femme devenue mère est forcément confrontée un jour. J'ai trouvé l'écriture de ce livre douce et agréable, la guerre en fond sonore est bien amenée et décrite sans que l'ambiance soit oppressante. Les références à la littérature anglaise tout au long du roman sont exquises, un coup de cœur chers lecteurs :)

Mon passage préféré : Non, George n'est pas un réconfort. Un réconfort, ça ne vous retient pas , ça ne contient pas l'élan destructeur qui loge en soi. Un réconfort, c'est gentil et doux. Ça n'a rien d'un barrage contre le remous morbide qui m'a envahie. Qui d'autre serait capable de voir ce que je cache ? Qui pourrait supporter la proximité d'une femme abritant cette chose vicieuse qu'elle ne reconnaît pas elle-même.