LA CHUTE - Albert Camus
Jean-Baptiste Clamence, ancien avocat parisien, vivant désormais à Amsterdam rencontre un soir dans un bar miteux de la ville, un compatriote avec lequel il va se lier d'amitié. Tout au long du livre, Jean-Baptiste va se livrer à son nouvel ami, commençant son long monologue en se décrivant sous son meilleur jour jusqu'à l'arrivée de ce fameux évènement à partir duquel a commencé sa "chute".
La jeune femme qui s'est suicidé sur un pont un soir et à laquelle il n'a pas porté secours va, à partir de ce moment là, le hanter et lui ouvrir les yeux sur sa face cachée, son côté sombre qu'il s'appliquera ensuite à nous décrire. La culpabilité le ronge et a finit par le détruire malgré "la vie de plaisir" remplie de jeu, d'alcool et de femmes, dans laquelle il est tombée...sans doute pour tenter d'oublier.
Le personnage est à la fois outrant et attachant, détestable mais inspirant beaucoup de pitié. Ce livre nous décrit le parcours d'un homme qui, à travers ses propres faiblesses, commence à se poser des questions sur la conscience humaine, l'éthique, les valeurs pour lesquelles nous nous battons sans même les respecter. Jean-Baptiste est ce "juge-pénitent" qui accepte donc de se condamner pour pouvoir condamner "les autres". Une atmosphère très lourde, un certain malaise à la lecture de ce livre mais une belle leçon que je vous conseille vivement de lire !
Mon passage préféré : Sans doute je faisais mine, parfois, de prendre la vie au sérieux. Mais, bien vite, la frivolité du sérieux lui-même m'apparaissait et je continuais seulement de jouer mon rôle, aussi bien que je pouvais. Je jouais à être efficace, intelligent, vertueux, civique, indigné, indulgent, solidaire, édifiant...
Je n'ai vraiment été sincère et enthousiaste qu'au temps où je faisais du sport et, au régiment, quand je jouais dans les pièces que nous représentions pour notre plaisir. Il y avait dans les deux cas une règle du jeu, qui n'était pas sérieuse, et qu'on s'amusait à prendre pour telle. Maintenant encore, les matches du dimanche, dans les stades pleins à craquer, et le théâtre, que j'ai aimé avec une passion sans égale, sont les seuls endroits du monde où je me sente innoncent.
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