LE DISCOURS - Fabrice Caro

Au cours d'un interminable repas de famille, Ludo qui s'apprête à épouser la soeur d'Adrien, demande à celui-ci de préparer un discours pour leur cérémonie de mariage. Adrien dit oui avant de le regretter dans la seconde qui suit. Un discours pour dire quoi? Mais Adrien ne sait pas dire non, d'ailleurs il n'a jamais su s'opposer à qui que ce soit. 
Le pauvre est si maladroit, tellement en décalage avec tout, à commencer par sa propre vie, qu'il subit chaque jour. Ce repas sera l'occasion pour lui de tout remettre en perspective ; ses relations avec sa famille, sa relation amoureuse qui bat de l'aile, son rapport aux autres et au monde en général. 

C'est avec un ton à mourir de rire que l'auteur nous plonge dans la vie de cet homme de quarante ans, angoissé, dépressif et tellement lucide sur l'absurdité de sa situation. Pleinement conscient de ses faiblesses qu'il regarde en face sans avoir la force de les rectifier, Adrien va se mettre à disséquer son quotidien tout en tournant chaque détail à la dérision la plus totale.

Après une série de romans durs et abordant des thèmes plutôt lourds, ce livre m'a fait un bien fou! Une légèreté et un humour comme je les aime. Un personnage que l'on a envie de secouer mais tellement drôle et attachant. Ma première rencontre avec cet auteur, connu pour sa BD "Zaï Zaï Zaï Zaï" et c'est pour moi un véritable coup de coeur que je vous conseille vivement chers lecteurs :)

Mon passage préféré : "Ce discours va être une catastrophe dont on parlera encore dans vingt ans, trente ans, il va traverser les générations, il deviendra une légende urbaine que les grands-parents raconteront le soir pour faire gentiment peur à leur petits-enfants. "Et là les enfants, devinez ce qu'Adrien raconta comme anecdote..." "Papi j'ai peur...". On n'aura jamais vu dans l'histoire mondiale des discours de mariage un discours aussi peu inspiré, et chaque touche d'humour sera suivie d'un long silence embarrassé, et l'assemblée glissera progressivement d'un brouhaha joyeux à une gêne palpable, et l'énergie festive que Sophie et Ludo avaient mis des heures à faire monter à grand renfort d'apéritifs, de surprises, de musique légère et de calculs chirurgicaux de plans de table (Mais enfin Ludo, tu ne vas mettre tâta Lucette à côté d'Henri, ça n'est pas possible. Tu as raison ma chérie, je ne sais pas ce qui m'a pris de proposer ça, je suis un peu surmené en ce moment, excuse moi je t'aime. Moi aussi je t'aime mon amour), tout ça, tout ces efforts seront réduits à néant en moins de trois phrases."

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