DANS LE JARDIN DE L'OGRE

A 35 ans, Adèle a tout pour être heureuse. Un mari et un petit garçon qui l'aiment, la jeunesse, la beauté et la vie devant elle mais sa réalité à elle est bien plus sombre.

Adèle a une addiction destructrice (peut-il en être autrement d'une addiction?) pour le sexe. Elle trompe alors son mari avec n'importe qui, n'importe où et n'importe comment, ne reculant devant aucune humiliation pour combler la solitude et ce vide immense qu'elle ressent en elle. Les failles narcissiques laissées par une mère destructrice auront raison de cette jeune femme que rien ne disposait en apparence à sombrer ainsi dans la maladie. La vie d'Adèle s'effrite...la chute est inéluctable. Portrait d'une femme à la dérive à travers le sujet très tabou qu'est la nymphomanie. Une fois encore Leila Slimani frappe fort. Âmes sensibles s'abstenir car certains passages sont brutaux mais ce roman nous apprend au final beaucoup de choses sur un phénomène de société. 

Un certain malaise m'a accompagnée tout au long de ce livre car l'auteur ne mâche pas ses mots pour décrire certaines scènes et surtout le mal-être de cette femme que l'on n'a pas envie de juger tant elle est pleine de souffrance. C'est triste c'est violent et ça heurte mais ce livre vaut vraiment le coup car le sujet abordé est bien réel bien que tabou. A lire mais en étant averti que vous ne passerez pas forcément un agréable moment chers lecteurs...

Mon passage préféré :

Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche.