MON PERE EST FEMME DE MENAGE - Saphia Azzeddine
Paul, jeune adolescent cynique, vit en banlieue Parisienne et grandit au sein d'une famille bien particulière : une mère qui passe ses journées au lit devant des émissions télé plus stupides les unes que les autres,
une sœur qui ne s'intéresse à rien d'autre que de gagner un concours de "Miss" et un père...qu'il aimerait admirer. Seulement, admirer un père femme de ménage, ça n'est pas facile tous les jours, surtout que Paul accompagne la plupart du temps son père après les cours pour l'aider à faire le ménage dans les bureaux et administrations. Il existe pourtant entre son père et Paul un amour immense, une complicité sans nom qui amènent notre personnage principal à se trouver sans cesse tiraillé entre honte et admiration, haine et amour. Heureusement que les vendredi, Paul accompagne son père faire le ménage à la bibliothèque où il abandonnera ses chiffons pour découvrir le monde fabuleux de la littérature...
Après avoir lu "La Mecque - Phuket" du même auteur, j'ai tout de suite voulu continuer à découvrir les écrits de Saphia Azzeddine dont on entend beaucoup parler dernièrement avec la sortie de son dernier roman Bilqiss (l'avez-vous lu??). Ce deuxième roman m'a plu, il se lit très vite, le style est en accord parfait avec le personnage narrateur, jeune ado qui découvre la vie, le collège puis le lycée, les filles etc. et surtout très drôle. J'ai été touchée également par les maladresses de ce père qui cherche pourtant à faire du mieux qu'il peut et surtout par les tentatives de Paul de pardonner "la beauferie" son père, lui qui évolue intellectuellement au fur et à mesure...
Mon passage préféré : "Tous ces livres alignés les uns à côté des autres, militaires, verticaux, droits, me fixaient et me défiaient à chacun de mes passages, comme s'il savaient qu'un mec comme moi ne se permettrait jamais de les déranger. Ça m'a énervé. Mes copains n'étaient pas là pour se foutre de moi, alors j'en ai ouvert un, j'ai même osé en lire quelques lignes. Puis une page. Et j'en ai ouvert d'autres. Une fois, j'ai lu un livre en entier.
J'apprenais qu'un homme pouvait prendre quatre cents pages pour dire à une femme qu'il l'aime. Quatre cents pages avant le premier baiser, trois cents avant une caresse, deux cents pour oser la regarder, cent pour se l'avouer. A l'heure où on envoie des textos quand on a envie de baiser, je trouvais ça prodigieux, vertigineux, fou, démesuré, extravagant, insensé, grandiose... Voilà, j'apprenais des mots en faisant le ménage. Au moins ça..."
Toujours aussi chic Sarou
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