LE ROI PREDATEUR - Catherine Graciet & Eric Laurent

Nous n'avions en tête que ses gestes envers les plus démunis, sa volonté d'ancrer son pays dans la modernité (notamment grâce aux changements du "Code de la famille", véritable révolution) et plus récemment encore, les élections et le changement de la Constitution qui ont permis au pays de vivre une transition douce...Mohammed VI représentait, pour son peuple, un homme providentiel et plus encore, l'espoir de tourner la page des années Hassan II.

Si, comme moi, vous vous intéressez au Maroc et à son roi, vous avez sûrement entendu parler de ce livre qui a fait beaucoup de bruit à sa sortie en Mars dernier. Mohammed VI connu comme "le roi qui ose" mais surtout comme "le roi des pauvres" devient "le roi prédateur", "l'homme d'affaires" ou encore "le premier banquier, assureur et agriculteur" qui aurait transformé, depuis son arrivée au trône en 1999, le Maroc en véritable machine à cash.
C'est manifestement par le biais des Holdings royaux que décrivent Catherine Graciet et Eric Laurent que Mohammed VI aurait, entre autre, doublé sa fortune en cinq ans, devenant ainsi "plus riche encore que l'Emir du Qatar et que celui du Koweit".
Est  menée, dans ce livre, une véritable enquête afin de démontrer comment ce roi, sans scrupules, aurait tissé une véritable toile économique afin que pratiquement toutes les richesses dégagées puissent atterrir dans les caisses royales.

Personnellement, je n'ai pas aimé ce livre qui s'inscrit dans la continuité de ceux auxquels les chefs d'Etats Arabes ont droit environ tous les deux ou trois ans. Bien sur je salue l'audace de ces deux journalistes, dans la mesure où c'est la première fois que le roi Mohammed VI est à ce point, plus que critiqué, condamné depuis son arrivée au trône. Mais ce ton accusateur (que l'on retrouve d'ailleurs dans "La régente de Carthage", à découvrir également pour ceux qui aiment la plume de Catherine Graciet...pourquoi pas :)) devient, au fur et à mesure des pages, très lassant.
Mon avis est qu'il ne s'agit pas d'une simple "critique économique" mais plutôt d'une attaque à la monarchie Marocaine dans son ensemble...ce qui peut être risqué dans la mesure où celle-ci représente un des piliers de l'identité nationale. Alors bien sur que l'on peut critiquer, mais ne tombons pas dans l'excès et restons objectifs :)

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