LA FEMME INFIDELE - Philippe Vilain

Huit années de mariage heureux s'écroulent à la seconde où Pierre lit ce texto sans équivoque sur le portable de sa femme. Aucun doute, Morgan le trompe. Bien que ravagé par la tristesse, accablé par l'humiliation et dévasté par la colère, Pierre fait le choix de se taire. En se murant dans le silence, il apprend à observer sa femme, son comportement, réfléchit à sa part de responsabilité dans la situation, une introspection qui lui permettra de tenir face aux mensonges répétés de celle qu'il aime pourtant encore.

Ce personnage particulièrement attachant partage donc avec nous ses réflexions sur le couple, l'amour, le pouvoir des mots et celui, plus puissant encore du silence…

Après avoir déjà partagé sur mon blog "Pas son genre" du même auteur, je n'ai pas hésité à vous faire part de cette nouvelle lecture car la manière d'aborder ce thème m'a paru bien originale.

L'adultère, un sujet bien souvent abordé dans la littérature d'un point de vue féminin. J'ai trouvé original d'entendre enfin la voix d'un homme face à ce drame du couple. 

Originale également la réaction de cet homme qui décide de se murer dans le silence au moment quand la plupart d'entre nous auraient décidé de mettre fin au couple ou au moins exprimer leurs blessure et colère.

L'écriture fine de Philippe Vilain est toujours aussi agréable à lire et ses analyses toujours aussi enrichissantes. Je vous conseille vivement de découvrir cet auteur chers lecteurs.

Mon passage préféré : "C'est dans ces moment là que son infidélité m'humiliait le plus, quand elle me regardait comme si je faisais partie des objets. Alors je sentais naître en moi du désarroi, le même désarroi qu'éprouvent Charles Bovary et Alexis Karénine, ces risibles cocus si injustement décrits par Flaubert et Tolstoï, mes frères d'infortune dont je lisais les mésaventures durant mes insomnies, ces personnages secondaires qui, à mes yeux, étaient les véritables héros, des héros de l'inaction, rigoristes et moraux dont l'absence de réaction me paraissait moins une faiblesse sentimentale qu'une force de caractère au contraire, moins de la veulerie qu'un accablement légitime, trouvant un héroïsme  supérieur aux obligations que les époux s'imposent qu'aux permissions qu'ils s'accordent…"